dimanche 26 avril 2009

Genève : l’éléphant victime de la souris porte plainte




Le 1er avril est passé, mais il reste des poissons. Celui-ci a une odeur nauséabonde, mais il a pondu des œufs un peu partout. Il est donc plus prudent de l’examiner avant de le rejeter dans l’égout qu’il n’aurait jamais dû quitter…

«Le sionisme mondial personnifie le racisme en recourant fallacieusement à la religion et abuse des sentiments religieux afin de masquer sa haine et son visage hideux. Cependant, il est de grande importance de mettre l’accent sur les buts politiques des puissances mondiales et de ceux qui contrôlent d’immenses ressources économiques et intérêts de par le monde. Ils mobilisent toutes leurs ressources, dont leurs influences économiques et politiques, ainsi que les media mondiaux, afin de gagner en vain du soutien pour le régime sioniste.»
Mahmoud A., à l’ONU vendredi 17 avril 2009

Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose

Plus le mensonge est gros, mieux il passe, ce n’est pas Mahmoud A. qui contredira un de ses pères spirituels (Joseph G.) en la matière…

Il faut plaindre les élèves qui passeront le bac d’ici une dizaine d’années, quand on leur demandera de commenter la phrase «Le sionisme mondial personnifie le racisme en recourant fallacieusement à la religion».

Le sionisme mondial personnifie le racisme, cela pourrait vouloir dire que les sionistes appartiennent à une race distincte qui se considère comme supérieure aux autres qu’elle méprise. Une race ou une opinion, le sionisme ?

Au départ, il y a eu l’exil. Et avant l’exil, les rivalités politiciennes qui ont conduit les héritiers du roi Salomon à partager Israël en deux royaumes, les transformant en proies faciles pour leurs voisins : le royaume d’Israël tombe aux mains des Assyriens en 722 av. J-C, celui de Juda succombe aux Babyloniens en 586 de la même ère. C’est l’exil qui a enfanté le sionisme, l’espoir du retour. Un sionisme d’abord religieux, car ce qui fonde le peuple juif est un livre, la Bible, qui relate notamment la sortie d’Egypte des esclaves que les 40 ans de désert transforment en peuple.

Puis il y a eu l’affaire Dreyfus (1895) et la prise de conscience d’un jeune journaliste autrichien venu couvrir le procès, que les Juifs ne pourraient vivre normalement, c’est-à-dire en s’occupant eux-mêmes de leurs propres affaires que si, comme tous les autres peuples, ils avaient un Etat. C’est le sionisme politique théorisé dans L’Etat Juif, de Theodor Herzl (1896).

Depuis un peu plus de 110 ans, le sionisme est donc stricto sensu l’aspiration nationale d’un peuple, le peuple juif.

On dit que là où il y a deux Juifs, il y a trois partis politiques. C’est certainement vrai. Ce qui l’est aussi, c’est qu’il y a autant de façon de vivre sa judéité (pour les athées) ou son judaïsme (pour les croyants) qu’il y a de Juifs. La différence entre peuple juif et religion juive est encore plus difficile à comprendre. Celle entre Indiens (habitants de l’Inde ou «Native Americans») et Hindous (pratiquant la religion hindouiste) aussi, mais cela n’a jamais généré de pogrom…

Tous les peuples ne naissent pas libres et égaux devant l’opinion

Googlons « peuple définition ».

Premier résultat : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Peuple.htm
Etymologie : du latin populus.

Sens 1 : Un peuple est une communauté vivant sur un même territoire ou unie par des caractéristiques communes comme la culture, les moeurs, la langue... Exemple : le peuple juif.
Sens 2 : Le peuple est l'ensemble des citoyens d'un Etat ou des personnes constituant une nation, par rapport aux gouvernants et en référence aux principes de citoyenneté. Exemple : Le peuple souverain.

Deuxième réponse : http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/peuple
Peuple, nom masculin

Sens 1 - Ensemble d'êtres humains formant une communauté structurée, d'origine commune [Ethnologie]. Ex Le peuple français. Anglais people

On laisse tomber les dix mille réponses suivantes, tout le monde est à peu près d’accord, un peuple, c’est une communauté de gens, structurée autour d’une origine, d’une culture, d’une langue, de mœurs communes. Ne nous arrêtons pas au fait que le premier exemple donné par le premier résultat de la recherche est «le peuple juif», examinons les Juifs et voyons si leurs caractéristiques répondent à la définition.

Les Juifs sont-ils structurés en une communauté ? Même hors d’Israël, les Juifs doivent avoir un instinct grégaire assez prononcé puisqu’ils s’organisent effectivement en fractales de communautés : la communauté juive de France compte les communautés sépharades et ashkénazes qui se subdivisent elles-mêmes en autant de communautés qu’il y a de pays voire de villes d’origine, pour finir avec la plus petite unité de mesure communautaire, celle qui dépend d’une synagogue. Sauf les athées, bien entendu, pon pon, chanterait Brassens.

Les Juifs sont-ils unis par des caractéristiques communes comme la culture, les mœurs, la langue ? Faut-il répondre à cette question idiote ? Répondons, après tout, il s’agit de l’exégèse d’un discours du petit Mahmoud, on ne fait pas dans la dentelle !

Alors, la Bible, c’est quoi, déjà ? L’almanach Vermot version humour juif ? Et l’hébreu ? Et les fêtes traditionnelles avec récit de la sortie d’Egypte qui se termine par le souhait presque trimillénaire «l’an prochain à Jérusalem» ?

Lorsqu’on parle de « mère juive », on fait référence à un concept que même un antisémite comprendrait, c’est dire si la culture juive est universelle !

Juifs athées et sionistes non juifs

Quand les Juifs ne se reconnaissent pas comme tels, il se trouve bien un Adolf H. ou un Mahmoud A. pour s’en charger, les dénoncer et vouloir les exterminer. L’Autrichien considérait comme juive toute personne ayant au moins un grand parent juif.

C’est ce critère qu’a retenu l’Etat d’Israël pour élaborer sa Loi du retour qui stipule que tout Juif qui en fait la demande se voit automatiquement accorder sans délai la nationalité israélienne. Les autres passent par les voies administratives ordinaires qui ressemblent (en souvent moins sévères) à ce qui se pratique en Europe.

Fidèles à leur réputation d’êtres complexes et individualistes, les Juifs ont vis-à-vis d’Israël une multitude d’opinions, sentiments et attitudes. À une extrémité de cet échantillonnage, on trouve les extrêmement religieux pour qui l’Etat d’Israël ne doit être rétabli que par le Messie et à l’autre bout les Juifs honteux prêts à toutes les compromissions pour être considérés par leurs compatriotes comme des «bons juifs». Et c’est possible : un bon Juif n’est pas forcément un Juif mort, ce peut être aussi un Juif qui renie Israël et milite ouvertement pour sa disparition.

Il se trouve donc des Juifs anti-sionistes, c’est-à-dire des Juifs qui trouvent légitime l’aspiration à l’indépendance nationale de tous les peuples du monde, sauf celle du peuple juif. Mais il existe aussi des non Juifs sionistes, qui eux, plus cohérents, soutiennent les revendications à l’indépendance de tous les peuples, TOUS sans exception. Pour ceux-là, Israël est un fait historique qu’il n’y a pas plus de raison de remettre en cause que l’Egypte (devenue indépendante en 1922), le Liban ou la Syrie (devenus des Etats en 1946) ou encore le Pakistan, né en 1948 d’une partition avec l’Inde afin d’offrir aux musulmans indiens leur indépendance.

Revenons-en à Mahmoud : le sionisme «abuse des sentiments religieux afin de masquer sa haine et son visage hideux».

Voyons, voyons, un groupe qui abuserait des sentiments religieux afin de masquer sa haine, comment cela se manifesterait-il ? Ferait-il exploser des avions dans des gratte-ciels pour tuer un maximum d’innocents civils ? Laverait-il le cerveau de jeunes gens pour les envoyer se faire exploser au milieu de passagers de trains de banlieue à Londres ou à Madrid ? Ses adeptes se livreraient-ils à une surenchère d’attentats suicide devant les lieux de culte de ceux qu’ils considèrent mutuellement comme des «hérétiques» à Bagdad ou à Mossoul ? Tueraient-ils les petites filles qui vont à l’école au motif qu’une femme étant inférieure à l’homme, il ne faut surtout pas qu’elle s’instruise ?

Ce que Mahmoud ignore, c’est qu’en Occident, la religion a mauvaise presse. Quelle qu’elle soit. Il est politiquement incorrect d’émettre une critique sur la plus récente d’entre elles et peu s’y risquent, tant est forte la crainte de passer pour un islamophobe. Mais pour ce qui est des autres religions, il y a peu de chance que l’opinion publique occidentale y décèle autre chose qu’un visage hideux. Il n’est que de voir les violences subies, en Europe, par ceux que leur habit distingue comme Juifs pour comprendre l’inanité de s’en faire un déguisement !

Paradoxe parano

Mais le plus intéressant, dans les nouvelles lettres persanes est l’idée paranoïaque selon laquelle les «puissances mondiales et (…) ceux qui contrôlent d’immenses ressources économiques et intérêts de par le monde (…) mobilisent toutes leurs ressources, dont leurs influences économiques et politiques, ainsi que les media mondiaux, afin de gagner en vain du soutien pour le régime sioniste».

«Les puissances mondiales» désignent incontestablement «le grand Satan», les USA. Mais qui sont les autres, «ceux qui contrôlent d’immenses ressources économiques et intérêts de par le monde» ?

En ce début du troisième millénaire sur la terre, les immenses ressources économiques proviennent à 80% du pétrole. Le Moyen-Orient est une région du monde qui en est particulièrement bien pourvue. Sauf Israël. La seule ressource économique de ce tout petit pays, c’est sa matière grise. De l’or noir, il en avait trouvé et avait mis en place les infrastructures pour l’exploiter : c’était dans le Sinaï, gagné sur l’Egypte à l’issue de la guerre des Six-jours. Mais il l’a rendu en échange d’un traité de paix en 1979.

Pour quelle obscure raison les puissances mondiales risqueraient-ils leurs ressources, leurs influences économiques et politiques pour soutenir un petit Etat au sous-sol désespérément pauvre, quitte à se mettre à mal avec tous les autres pays de la région, qui eux, possèdent le pétrole dont elles ont désespérément besoin ?

Les puissances mondiales et les impuissants venimeux sont tous réunis dans un même bateau, l’ONU.

- L’ONU compte 192 pays membres.

- La règle est un pays une voix.

- Le grand Satan et le petit Satan n’en totalisent donc que deux.

- Le groupe de l’Organisation des Pays Islamiques, les Etats africains et les Non-alignés, qui votent à l’unisson, représentent 150 à 157 voix.

Cherchez l’erreur...


Liliane Messika © Primo, 25 avril 2009