mardi 17 février 2009

Venezuela : vers une nouvelle Nuit de Cristal?


Le président du Venezuela Hugo Chavez (à droite) et le président bolivien Evo Morales.
Photo: AP , JPost

Par JONNY PAUL

Un chef de la communauté juive du Venezuela, Sammy Eppel, en visite à Londres, a donné une conférence pour dénoncer les actions antisémites du gouvernement.

Directeur de la commission des droits de l'homme au Bné Brit et journaliste dans le plus important journal de Caracas, El Universal, Eppel a confié au Jerusalem Post que le premier acte antisémite avait eu lieu dans une école juive de la capitale en 2004.

La police a entrepris un raid dans l'établissement, sous le prétexte de rechercher des armes et des explosifs. En réalité, cette descente était liée à la visite du président vénézuélien Hugo Chavez en Iran.

"C'était un cadeau [au président iranien Mahmoud] Ahmadinejad, une manière de lui dire : 'voici comment je traite mes Juifs'", explique Eppel. Il a prévenu que la communauté internationale devrait prendre au sérieux la relation qui unit le Venezuela à l'Iran.

La situation des Juifs vénézuéliens s'est empirée depuis l'opération Plomb durci. Lors d'une attaque contre la synagogue Tiferet Israël de Caracas le 30 janvier dernier, les murs de l'établissement religieux ont été recouverts des inscriptions "Damnés soient les Juifs" ou encore "Les Juifs dehors".

Après une enquête, huit policiers ont été arrêtés dont une femme policière accusée par El Universal d'avoir organisé l'attaque.

Le 20 janvier, le gouvernement a soutenu un plan d'action nommé Aporrea consistant notamment à "confisquer les propriétés des Juifs qui soutiennent les atrocités sionistes de l'Etat nazi d'Israël et de les donner aux victimes palestiniennes de l'Holocauste qui a lieu aujourd'hui".

Il appelait également les habitants à dénoncer les noms des membres "des groupes de Juifs puissants" au Venezuela, ainsi que leurs entreprises afin de les boycotter.

Eppel a expliqué que son pays ressemblait à un laboratoire dans lequel le gouvernement tentait d'insuffler l'antisémitisme alors qu'il n'avait jamais existé dans cette nation d'Amérique du Sud.
Il a souligné que la population elle-même n'était pas antisémite.

Entre 14 000 et 15 000 Juifs vivent aujourd'hui au Venezuela. Ils étaient plus du double il y a dix ans. Ils sont nombreux à avoir immigré en Israël, dans d'autres pays d'Amérique du Sud et aux Etats-Unis.