mardi 3 février 2009

Lettre à mes amis arabes



Chers amis,

Pendant plusieurs semaines nous avons vu défiler dans les rues de nombreuses villes du monde, des manifestations apparemment destinées à mettre fin à l'opération israélienne à Gaza.

L'une de ces manifestations abondamment relayées par les télévisions s’est déroulée à Alger ce 9 janvier.

J'ai longtemps hésité à revenir vers vous et vous poser toutes les questions qui m'ont assailli ce jour là. Mais l'amitié sincère et l'estime que nous nous portons ne souffrent pas l'hypocrisie et le mépris qu'impliquerait le silence devant ce déchaînement de haine envers Israël et les juifs.

Vous savez bien que, si mon cœur et mon âme vont vers Israël, je ne peux être en repos quand je pense au drame que vivent tant de familles palestiniennes innocentes. Aussi, il n’est pas question de condamner le soutien que vous apportez à ces victimes de la folie de leurs dirigeants. Malheureusement, ces manifestations sont tout, sauf un soutien à ces populations.

Alors, aujourd'hui, mes chers amis, je vous implore, venez à mon secours et expliquez moi.

Expliquez-moi pourquoi, alors que les manifestations étaient interdites à Alger depuis le 18 juin 2001, la population a attendu janvier 2009 pour passer outre cette interdiction.

N'y a t'il donc pas eu un seul événement depuis juin 2001 qui ait ému les algérois au point de manifester leur opposition de manière publique?

N'y a t'il pas eu un 11 septembre? Des attentats à Bali, Madrid, Londres, Mumbai et j'en passe?

Expliquez-moi, avez-vous manifesté contre les dizaines d'attentats suicide qui ont déchiqueté des centaines de civils israéliens depuis juin 2001 ? Avez-vous manifesté quand le Hezbollah bombardait Israël ? Avez-vous protesté quand, pendant ces huit ans, le Hamas bombardait Sderot?

Expliquez-moi encore, comment vous êtes vous élevés quand vos frères musulmans, au Darfour, ont massacré par milliers les populations chrétiennes?

Avez-vous alors brisé l'interdiction de manifester quand la Syrie a commandité les assassinats des dirigeants libanais? Quand Saddam Hussein faisait des morts par milliers ?

Quand des massacres inter ethnique ont déchiré la Mauritanie, le Nigeria? Quand les attentats quotidiens en Irak opposent les musulmans sunnites et chiites entre eux?

Quand Al-Qaïda fait sauter des hôtels au Pakistan? Quand le Hamas défenestrait les responsables du Fatah à Gaza ?

Expliquez-moi, mes amis. Serait-ce que tous ces massacres vous laissent indifférents? Serait-ce qu'ils ne valent pas la peine d'être évoqués, commentés, condamnés?

Expliquez moi, mes amis, comment dois-je interpréter votre assourdissant silence devant les malheurs du monde, et votre indignation hystérique et violente devant la seule situation des palestiniens?

Expliquez-moi pourquoi ces manifestations sont accompagnées de violentes diatribes antisémites comme " Juifs assassins d'enfants" pour la plus modérée d’entre elles, ou de comparaisons indécentes et infondées avec l’Allemagne nazie ?

Enfin, expliquez-moi pourquoi tant de ces manifestations se terminent par des actes de vandalisme, des échauffourées avec la police? Expliquez-moi, quelle cause peut gagner à être défendue par des bris de vitrines, des mises à sac de magasins, des incendies de voitures ?

Mes amis, ne voyez-vous pas les manipulations dont vous faites l’objet ? Ne voyez-vous pas ces manipulateurs qui vous font miroiter un avenir radieux où l’humanité aura reconnu le Prophète, où toutes les femmes seront voilées, les voleurs amputés, les femmes adultères lapidées, les criminels crucifiés ?

Je vous en prie, confirmez-moi que cet avenir n’est pas celui que vous souhaitez sincèrement pour vos enfants.

Dites-moi que vous n’approuvez pas ces imams, ces chefs terroristes, ces partis politiques intégristes qui vous promettent cette merveilleuse civilisation islamiste. Dites moi que vous n’êtes pas dupes, que vous avez bien compris comment ils se livrent à un véritable lavage de cerveau en faisant scander des mantras antisémites de haine et de vengeance aux foules qu’ils dirigent ?

Confirmez-moi que vous avez en horreur le cynisme avec lequel ils libèrent ainsi toutes les pulsions animales des manifestants dans le seul but de semer le chaos et la terreur propices à la réalisation de leur projet.

Certes, ces procédés ne sont pas propres à l'islamisme. Ils appartiennent en tous temps et tous lieux aux dictateurs et tyrans en tout genre: empêcher les foules de penser, pour mieux les contrôler et les asservir. Leur donner en pâture des boucs émissaires pour mieux détourner le peuple des manipulations auxquelles ils se livrent dans leurs seuls intérêts.

Expliquez-moi, mes amis, la lutte que vous avez engagée pour gagner votre indépendance et accéder à la dignité à laquelle vous aspiriez légitimement.

L'avez-vous faite pour mieux vous faire la guerre entre vous? Pour attendre dans vos villages que vos frères viennent vous égorger? Pour voiler vos femmes? Pour être obliger d'envoyer vos enfants en Europe pour qu'ils trouvent du travail ?

L’avez-vous faite pour qu’un nouveau maître, qui se dit votre frère, vous entraîne dans une société intolérante et violente, où la haine de tout ce qui n'est pas musulman est le ferment ?

Voilà, mes chers amis, tout ce que j’ai eu envie de vous demander après avoir vu cette manifestation dans ce pays qui nous est si cher.

Mais vous pensez bien que je ne peux m'arrêter là, outre votre propre échec, désastre si lamentablement orchestré par vos dirigeants incompétents et corrompus, je suis obligé de revenir sur le cœur du problème qui vous a emmené dans la rue.

L'intervention israélienne à Gaza proprement dite, parlons-en.

Celle-ci a soulevé dans de nombreuses villes du monde une population indignée qui s'est assemblée en foules hétéroclites pour scander leur haine d'Israël en y associant en passant celle des juifs en général.

En France, aux premiers rangs de ces foules, l'extrême gauche, les alter mondialistes, les communistes et les Verts. Tous prenaient bien soin de ne pas se retourner et de boucher leurs oreilles afin de ne pas voir les banderoles et entendre les slogans antisémites.

Les mêmes qui ne s’étaient jamais exprimés pour dénoncer les bombardements du Hamas sur le sud d’Israël. Ces mêmes qui idolâtrent la « laïcité » et abhorrent la « religion » et qui marchent sans état d’âme en-tête de cortèges où femmes voilées côtoient des hommes qui s’arrêtent au milieu de la chaussée pour installer leur tapis de prière au cri de « Allah ou Akhbar ! ».

Bien entendu, je ne vous demanderai pas compte pour ces tristes sires, nous avons, nous aussi, hélas, nos tribuns antisémites que la simple évocation d'Israël emplit d'urticaire. Je signalerai simplement en passant combien, lorsqu'il s'agit de hurler contre Israël, la carpe et le lapin forment un couple heureux !

Expliquez-moi, pourquoi, pourquoi acceptez-vous ainsi de vivre dans l'univers du mensonge, du fantasme, du déni de la réalité ?

Pourquoi avez-vous diabolisé Israël quand vous avez déjà tant à faire pour chasser le diable qui est dans vos rangs, dans vos pays, dans vos villages, dans vos mosquées?

Ce diable qui va jusqu’à installer ses « guerriers » dans des écoles, des hôpitaux et des ambulances et qui se cache derrière des femmes et des enfants.

Je comprends très bien que la terreur règne à Gaza, que le Hamas menace toute la population qui y est prise en otage. Mais expliquez moi, mes amis, la poigne de fer du Hamas s'étend t'elle jusqu'à Alger, Paris, Copenhague ?

Je comprends parfaitement que la population palestinienne ne puisse pas faire circuler les informations réelles concernant les boucliers humains, la puissance du trafic d'armes. Il lui faut choisir entre deux ennemis, et son choix va naturellement vers l'apaisement du plus cruel. C'est humain. Mais jusqu'où va l'emprise du Hamas?

Certes, la condamnation des errements de l'islam peut coûter cher, une fatwa, véritable appel au meurtre légal qui peut être prononcée à tout moment contre un honnête musulman, tout simplement parce qu’il énonce publiquement son indignation devant les comportements de ses frères.

Aussi, si je n'approuve pas votre silence devant le spectacle pitoyable que donnent les islamistes par leurs diatribes et leurs actes, je comprends la peur qui vous fait taire.

Malheureusement, dans le même temps, votre silence, passif, est accompagné de vociférations belliqueuses, d'appels au meurtre, d'agressions contre des synagogues, contre des biens et des personnes.

Si encore votre colère était motivée par une sincère recherche de la vérité, par un ardent désir de mettre fin à ce conflit en termes équitables pour les deux parties, peut être n'y verrais-je que l'expression d'une juste empathie avec la population de Gaza?

Mais voilà, la violence, les slogans scandés en arabe dans les capitales européennes, l'impudeur mêlée d'évocations sanglantes des images brandies par les manifestants, l'encadrement religieux, tout concourt à ne voir dans ces démonstrations que manipulation des foules arabes, qui telles des moutons reçoivent des images et des informations en boucle, qu'elles ne passent jamais au crible de l'analyse critique.

Voyez-vous chers amis, pour la première fois, je vais vous dire que je suis désespéré, pour la première fois, je vais vous dire que votre sort et celui des vôtres ne m’importent plus.

Vos manifestations de haine ne sont que le reflet d'une culture malade, je devrais dire d'une non-culture, malade de ses turpitudes, de sa haine de l'autre, de son fantasme d'une "Oummah", collectivité des croyants en Allah, que vous êtes incapable de former autrement que dans le désir de détruire l'autre.
Regardez

Regardez les convulsions qui agitent le monde arabo-musulman.

Regardez l'Iran Chiite, non arabe, qui rêve du leadership de l'islam, en prêtant main forte au Hamas sunnite.

Regardez l'Egypte sunnite qui tremble devant les frères musulmans, qui fait semblant de jouer les bons offices entre israéliens et palestiniens mais qui ferment les yeux sur le trafic d'armes à Gaza.

Voulez-vous que je parle aussi de Kadhafi et ses otages, de Bachar el Assad, alaouite associé avec l'Iran aux Chiites du Hezbollah pour mieux contrôler le Liban, de Aoun,général libanais chrétien, ami d'Israël, qui se tourne vers Damas.

Alliances, contre-alliances, trahisons, double, triple jeux, embrassades et assassinats, déclarations en anglais pour les occidentaux qui disent le contraire des déclarations en arabes pour les foules musulmanes, rêves d’hégémonie, favoritisme tribal, attentats, tortures, c’est là votre univers politique.

Vous avez en plus la fâcheuse et immonde habitude de lui associer des bains de sang au nom d’Allah le Grand !

Incapables de vous aimer entre vous, vous avez développé une vision perverse du genre humain, vous avez fait de l'autre, non pas le prochain que vous devez aimer, mais le mal absolu, et vous avez fait d'Israël le prototype de ce prochain que vous haïssez.

Ne vous faites pas d’illusions, cette haine que vous entretenez envers le monde entier, c’est envers vous qu’elle s’adresse en premier lieu, à vos échecs et à vos rêves de victoires sans cesse brisés.

Cette haine compulsive, vous l’avez accompagnée d'un système totalitaire profondément ancré dans l'univers du mensonge, de la falsification, de la dissimulation, du double, du triple langage.

Vos dirigeants fous, sanguinaires, despotiques, ceux-là même qui pillent vos richesses, qui vous maintiennent sous des régimes policiers où la peur est quotidienne, se sont servis et ont attisé cette haine de tout ce qui n’est pas musulman pour la transformer en islamo-fascisme.

Et comme tous les systèmes, il a une fâcheuse propension à faire des émules.

Quand je regardais ces foules hurler leur haine d'Israël, j'avais une image mentale forte qui se présentait à moi : celle des foules de « 1984 » hurlant devant les représentations de Goldstein, l'ennemi mortel.

Jamais le livre de Georges Orwell n'a été plus prophétique que rapporté aux foules arabes. Comme dans « 1984 », les dirigeants arabes sont passés maîtres dans l'art de réécrire l'Histoire, de manipuler les chiffres, de truquer les images, d'en faire disparaître, d'en inventer.

Je ne vous envie pas, vous avez ce que vous méritez.

Aujourd'hui, mes chers amis, je suis tenté de vous dire de vivre cette haine que vous avez à vivre, puisque vous ne savez pas vous en affranchir.

Vous ne me faites pas peur. En ce qui nous concerne, les juifs, nous en avons vu d'autres en 4 000 ans, que reste-t-il aujourd'hui de ces empires qui ont voulu détruire Israël?

Mais une chose m'inquiète, me panique même, votre haine est contagieuse.

Aujourd'hui, les médias occidentaux relaient vos images sans aucunes vérifications. Ils donnent crédit à vos informations et hésitent à donner celles fournies par Israël. Si, d'un point de vue déontologique, cela est condamnable, il y a pire que choisir des informations truquées, il y a l'utilisation non contrôlée de l'émotion.

Lorsque j'étais enfant, la télévision était pudique face à la mort et à la violence. Les images en noir et blanc étaient peu explicites. Aujourd'hui, les images accompagnent abondamment l'information lorsqu'elles ne la remplacent pas.

Or l'image n'est pas l'explication. L'image, quand elle n'est pas accompagnée du commentaire informationnel, objectif et factuel, n'est que le relais d'une propagande qui joue sur l'émotionnel et non sur la réalité.

Quand en plus cette image n'est accompagnée que pour seul commentaire d'une information (que l'on sait invérifiable) sur le "score" humain de la confrontation, elle devient manipulation.

Aujourd'hui, nos médias, dans leur grande majorité, se font les complices de votre haine. Ils l'accompagnent, consciemment, et inconsciemment et la véhiculent dans tout l'Occident.

C'est pourquoi je dis que votre haine est contagieuse.

Il m’apparaît en effet absolument impossible que ce soit un choix délibéré ; librement et mûrement réfléchi qui autorise la presse occidentale à renvoyer dos à dos Hamas et Israël.

Comme si les responsabilités étaient partagées, comme si les éthiques étaient les mêmes, comme si le mépris de la vie humaine était le même de part et d’autre.

Comme il faut que votre aveuglement soit contagieux pour que l’opinion publique occidentale laisse ainsi défiler dans ses villes des manifestations qui n’appellent pas à la paix, mais à l’éradication pure et simple d’un état de l’ONU.

Quand donc commencerez-vous à construire des villes, des universités, des hôpitaux qui serviront à vivre, à enseigner, à soigner et non pas d’abris à des caches d’armes et des combattants lâches ?

Mes amis, vous savez que j'ai toujours été à vos côtés quand vos combats étaient justes. Vous savez aussi que la réelle souffrance de la population de Gaza ne me laisse pas indifférent, loin de là.

Mais aujourd’hui je suis fatigué de voir mes enfants et mes petits enfants faire les frais de votre immaturité politique, de l’énergie que vous avez dépensée à détruire plutôt qu’à construire depuis 60 ans.

J’ai été profondément choqué lorsque j’ai vu la population de Gaza se précipiter vers les serres que les israéliens avaient laissées dans leurs implantations en 2005, et, dans un délire fait de rage et de bêtise, obéir aux ordres insensés de leurs meneurs et de les détruire !

Fous !

Aujourd’hui, je vous le dis du plus profond du cœur, vous êtes devenus fous, et cette folie que vous propagez jusque dans nos pays trouvera, comme toujours, le peuple juif pour la dénoncer.

Puissiez-vous trouver, rapidement, en vous, les ressources qui vous permettront de trouver votre place au sein de l’humanité, celle d’une grande civilisation à côté des autres, qui respecte les autres, et qui voit dans la diversité de l’humanité une source d’enrichissement mutuel et non pas l’ennemi potentiel qu’il faut islamiser ou massacrer.

Mes chers amis, tant que vos actions seront dirigées vers cet objectif, celle du mieux vivre ensemble, dans le respect partagé de ce que nous sommes et voulons rester l’un et l’autre, vous me trouverez toujours près de vous.

Mais, dès que vous accepterez l’islamisme militant comme option politique légitime, ne soyez pas surpris de me trouver en travers de votre route !

Bien sincèrement,


Adam Harishon © Primo