samedi 21 février 2009

Les langues vont se délier à Kadima


C’est demain qu’aura lieu une réunion importante du parti Kadima, lors de laquelle Tsipi Livni va devoir expliquer à certains de ses collègues pourquoi elle refuse catégoriquement d’entrer dans un gouvernement dirigé par Binyamin Netanyahou. On sait par exemple que Shaoul Mofaz ou Dalia Itsik, pour des raisons différentes chacun, souhaiteraient que Kadima fasse partie d’un gouvernement d’union. Par ailleurs, nombre de responsables de Kadima ont du mal à avaler le fait qu’étant arrivé en tête des partis avec 28 députés, Tsipi Livni s’est présentée devant le Président de l’Etat…avec 28 députés seulement, c’est-à-dire avec aucun autre parti désirant gouverner avec elle !!

Les critiques ouvertes contre la présidente de Kadima ont déjà commencé aujourd’hui, avec Meïr Shétrit, qui a « ouvert les hostilités ». De manière abrupte, il a déclaré que « les tentatives insistantes et désespérées de Tsipi Livni d’obtenir le soutien d’Avigdor Lieberman ont été une erreur grave et fatale ». Pour Shetrit, « la précipitation avec laquelle Kadima a accepté les 5 conditions posées par Israël Beiteinou, lui a de ce fait fermé les portes à la fois des Travaillistes et Meretz à gauche, et celles de partis religieux, à droite qui auraient pu envisager une coalition avec elle ».

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur semble faire partie de ceux qui aimeraient faire partie d’un gouvernement Netanyahou. De manière inhabituelle chez lui, il a admis « que le peuple avait émis le souhait d’un gouvernement dont le centre de gravité est à droite, et qu’il fallait permettre à un tel gouvernement de faire ses preuves, la droite n’étant pas l’ennemie du peuple ». Ce genre de déclaration « conciliatrices » peut être interprété comme un « clin d’œil » à Binyamin Netanyahou de la part de cet ancien de l’aile gauche du Likoud, qui n’a cessé depuis deux ans de critiquer le chef du Likoud et les partis de droite.

Shetrit a cependant émis une condition à une entrée de Kadima dans une coalition avec Netanyahou : « Que la plateforme gouvernementale comprenne l’idée des ‘deux Etats pour deux peuples’ ».

Les débats risquent d’être très animés demain, et Tsipi Livni va devoir faire preuve de poigne et de persuasion pour maintenir l’unité et la discipline dans son parti, suite à cette victoire personnelle assortie d’une cuisante défaite politique.

par Shraga Blum
arouts sheva