mercredi 4 février 2009

Histoire : la guerre du Sinaï - 29 octobre 1956


Avec la nationalisation du canal du Suez par Nasser, le 26 juillet 1956, Israël est privée du droit de navigation vers l’Orient, et les Français et les Anglais perdent les revenus des droits de passage du Canal. Israël, tout au long des années précédentes a souffert de sa solitude, entourée qu’il est de pays qui ne cherchent que sa destruction. Lors d’une Assemblée Générale des Nations Unies, son représentant s’explique :

« Encerclé par des armées ennemies sur la totalité de ses frontières, exposé aux incursions et aux raids perpétuels, pleurant de nouveau morts chaque jour et chaque nuit, injurié par les gouvernements voisins qui lui annoncent son extermination imminente, voilà dans quelles conditions Israël doit reprendre, à chaque aube, sa lutte solitaire pour la vie. »

La fermeture du canal est, pour Jérusalem, l’occasion inespérée de sortir de son isolement et de desserrer l’étau arabe. La France et l’Angleterre se joignent à Israël pour répliquer, même si les intérêts de chacun ne sont pas les mêmes. Dès juin 1956, Ben Gourion a renvoyé son ministre des Affaires étrangères, Moshe Sharett, trop prudent, qu’il remplace par Golda Meïr. L’heure n’est plus à la modération, et la campagne du Sinaï a 3 objectifs : ouvrir le détroit de Tiran, fermé par Nasser en 1955, dissuader l’Egypte, la Syrie et la Jordanie d’effectuer leurs infiltrations terroristes, et freiner le renforcement militaire de l’Egypte qui, en 1955, recevait des armes tchèques financées par l’URSS.

Les Français, qui fournissent des armes à Israël, envoient des troupes au Moyen-Orient, de même que les Britanniques, envisageant une action conjointe avec Israël contre Nasser. Le 22 octobre, Ben Gourion rencontre à Paris les dirigeants français et britanniques pour mettre au point une action commune.

Le 29 octobre, les Israéliens commencent la conquête du Sinaï et arrivent à 30 km du Canal. Le lendemain, les Britanniques et les Français lancent un ultimatum à Israël et à l’Egypte, exigeant leur retrait de 16 km de chaque côté du Canal. Israël, comme prévu accepte, Nasser refuse. Tsahal continue son avancée dans le Sinaï. Gaza est occupée. Désorganisés, les Egyptiens s’enfuient, laissant des tonnes de matériel qu’Israël récupérera. Le 3 novembre, l’ONU vote un cessez-le-feu immédiat. Ben Gourion freine l’avancée de l’armée israélienne à 15 km du Canal. Tsahal continue sa progression jusqu’à Sharm El-Cheikh. Le 5 novembre, les Anglais et les Français arrivent à Port Saïd. Israël accepte le cessez-le-feu.

L’URSS menace très violemment Israël. Nikolaï Boulganine fait pression :

« Le gouvernement d’Israël joue dangereusement avec son avenir. »

Et il envoie des avions en Syrie des sous-marins vers la Méditerranée. Les Etats-Unis font également pression pour qu’Israël se retire du Sinaï.

Le 8 novembre, Ben Gourion annonce que les troupes israéliennes se retirent, alors que celles de l’ONU prendront la relève. Le dernier soldat de Tsahal quittera le Sinaï le 7 mars 1957.

Israël n’a savouré sa victoire que peu de temps, mais le monde reconnaît sa puissance. Eilat a été débloquée et Israël récupère une grande quantité de tanks et dematériel militaire, 2 millions de draps, 1 million de couvertures, etc.

Cette guerre, qui est une défaite diplomatique, apporte dix années de paix à Israël, le développement économique par Eilat vers l’Iran et l’Extrême-Orient. Des accords économico-militaires sont conclus avec l’Iran et la Turquie, deux pays musulmans. Ils se réunissent régulièrement pour voir comment faire obstacle au panarabisme de Nasser et à l’expansion du communisme.

En 1957, les services de sécurité surveillent, en Egypte, l’Union des Etudiants Palestiniens de Yasser Arafat ; ce dernier termine alors ses études d’ingénieur et est officier de réserve dans l’armée égyptienne. Il part au Koweït avec Khalil El Wazir, qui deviendra Abou Jihad, et Farouk Kadoumi les rejoindra, ainsi que quelques autres au Qatar : Youssef El Nadjar, Kamal Adwan et Abou Mazen. Abou Iyad part à Gaza comme instituteur et y organise des cellules secrètes.

Cécile Pilverdier

© Un écho d’Israël

Mis en ligne le 3 février 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org