jeudi 5 février 2009

AUTODEFENSE


Mise au ''poing''

Il y a de quoi rester perplexe. Plus de 8 ans d'agressions anti-juives qui se comptent par centaines ou par milliers, des agressions physiques, et cela sans que l'on assiste à un rush spontané de nos jeunes et moins jeunes pour s'inscrire dans des salles d'entraînement aux arts martiaux : karaté, aïkido, taekwondo, à la boxe française, anglaise ou chinoise, au krav-maga etc. etc. ou à défaut à …la course à pied. Des jeunes et moins jeunes qui réagiraient en disant ''non !'', non à l'intimidation. Qui tenteraient de se donner des moyens de défendre, qui sait ? leur mère, leur sœur, leurs grands parents , leurs enfants qui aujourd'hui sont visés, menacés, et les exemples ne font malheureusement pas défaut.

Ce constat est un test d'un manque certain de mobilisation dans la communauté alors que l'heure est grave.

Alors inconscience ou indifférence ? Optimisme béat ou résignation ?

Il dénote sûrement une méconnaissance ou un oubli des expériences passées et toutes récentes du peuple juif.

Refusons-nous de voir que nos agresseurs s'encouragent, avec lâcheté, de notre peur ? Devrons nous la leur donner en pâture ? Tendre une joue et puis une autre, passivement, sans rien entreprendre ?

Et nos instances ont-elles considéré ce point de vue plutôt que d'inviter à ''ne pas répondre à la provocation'', d'adopter profil bas, comme au temps des dhimmis. Nos écoles incluent-elles dans leur programme l'apprentissage sérieux des moyens de l'autodéfense ?

On peut se demander où est passé le mordant de nos aînés qui, voici peu d'années, auraient réagi à de telles situations, et n'auraient pas fait dire par de jeunes ''beurs'' récemment interviewés : ''les Juifs quand on les attaquent, ils vont tout de suite se plaindre à la police, tandis que nous on règle ça avec les poings'', ou par un jeune juif : ''j'ai pris l'habitude de me faire agresser''.

Les places que nos plus anciens occupaient largement dans les salles d'entraînement sont désertées. Et aujourd'hui ''d'autres'' ne se privent pas de pratiquer des sports de combats, et intensément, espérons sportivement. Il suffit de faire un tour dans nombre de ces salles.

Coup de chapeau pourtant à ce gamin juif âgé de 12 ans, - agressé à la sortie de l'école par 6 ou 8 adversaires de son âge, en kéffié, - qui pratiquant un sport de défense a pu mettre deux agresseurs hors de combat et les autres en fuite. Que serait-il arrivé s'il n'avait pas réagi ? Qu'est-il arrivé à d'autres qui n'ont pu répliquer à leurs agresseurs ?

Il s'entend, il ne s'agit pas bien sûr de s'exposer inutilement, ou de jouer les provocateurs ou les téméraires. Il s'agit de se donner le choix de la réaction.

La pratique de ces sports ne nous met pas forcément à l'abri du danger mais elle est aussi une des formes de résistance au climat d'hostilité ambiante, un entretien, ne serait-ce que psychologique, qui consiste à l'apprentissage de gestes élémentaires de défense, comme on apprendrait le secourisme. Des gestes qui peuvent aussi nous sauver la vie ou celle de nos proches.

Que nos jeunes, garçons et filles, laissent à plus tard le culte de la mode, le prestige des marques, les tubes de gel et les ondulations calculées de leur chevelures, ainsi que leur tailles basses, l'urgence est ailleurs. Qu'ils se disent que ni leur ''look'' , ni leur succès n'y perdrait pour un peu de sueur ou des cheveux ébouriffés au sortir de l'entraînement, bien au contraire.

Qu'ils laissent à plus tard la pratique du tennis, du golf, de la natation, du billard… ou bien que celle-là s'ajoute à celle des sports de défense.

S'entraîner aujourd'hui aux sports de défense est un acte de résistance - parmi tant d'autres bien sûr - une façon de dire comme le faisait Herbert Pagani ''Je me défends, donc je suis''. Comme le fait Israël.


Gérard DARMON



VOICI L'URL DU SITE DE LA FEDERATION DE KRAV MAGA :
http://www.krav-maga.net/