jeudi 11 décembre 2008

Hessel-Chomsky : les icônes sont de sortie !

Et les icônes, ça se respecte ! Surtout les icônes universalistes. Ah ! L’universalisme ! Comment s’opposer au concept d’universalisme sans passer pour un affreux rétrograde ?

C’est l’une de ces fameuses icônes universalistes, Stéphane Hessel, qui nous le rappelle : "On ne peut plus raisonner à l'échelle de la nation. La souveraineté nationale, telle que nous la concevions au siècle dernier, est une histoire terminée."

Bah ! Après tout, pourquoi pas ? Un monde où les frontières seraient abattues, où l’intérêt général de l’humanité serait la préoccupation première sous la bienveillance d’une gouvernance mondiale Bisounours, où le partage équitable des richesses serait assuré par des entrepreneurs touchés par la grâce. Comment ne pas être un méprisable passéiste pour s’y opposer ?

Et Jean-Michel Djian du Monde de rappeler, à l’occasion de son encensement généralisé pour cause de célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, que Hessel « ne comprend pas trop pourquoi la gauche* ne cherche pas à creuser franchement ce sillon-là, le seul, pour lui, susceptible de renouveler en profondeur une vision politique du monde. Un monde trop agrippé à des frontières de toutes sortes qui distillent la haine de l'autre, la peur. En 2007, l'ancien déporté de Buchenwald, dont le père était juif, est allé en Cisjordanie soutenir la résistance non violente des habitants du village de Bil'in privés de leurs terres à cause du "mur de sécurité" israélien. »

En fait, l’universalisme selon Hessel est un universalisme sélectif. Si la création de l’Etat d’Israël – encore une nation de trop ! – a été, selon lui, une erreur, sa vision irénique du monde ne semble pas devoir s’appliquer à l’Etat palestinien dont il appelle la naissance de ses vœux.

Curieusement, la lutte des Palestiniens pour l’obtention d’un Etat avec des frontières bien fermées ne provoque pas la répugnance de l’incontesté et pourtant contestable humaniste.

Comme quoi les théories ont leurs limites.

Curieusement, elles se distordent souvent quand des Juifs sont dans les parages. C’est sans doute parce que ces derniers disposent de pouvoirs occultes, probablement les mêmes qui leur permettent de contrôler la finance mondiale, de déclencher des Tsunami en Indonésie, ou de faire rater le flan au caramel de tata Gertrude.

Ces dons magiques doivent également être à l’origine de l’échec des tentatives de conciliation de Stéphane Hessel lors de ses voyages au Proche-Orient. Si ! Si ! Hessel veut y jouer les arbitres mais curieusement les Israéliens ne semblent pas lui faire confiance, on se demande bien pourquoi.

Hessel, lui, a son diagnostic : "Je connais trop les dérives du judaïsme pour ne pas savoir qu'il existe une tentation de l'Apocalypse, une sorte de monde noir dont les Israéliens souffrent moins que les Palestiniens. Alors ils vont s'accrocher pour retarder la paix. Ils ne vont pas jouer la négociation heureuse, c'est certain."

On ne voit pas très bien de quel « monde noir » il s’agit pour les Israéliens. On devine un peu mieux le trou noir qui phagocyte les esprits dont celui de l’immense et vénérable universaliste et qui permet une telle inversion des valeurs.

À 92 ans, soyons indulgents, on n’a plus beaucoup la force de suivre l’actualité et les innombrables entreprises de sabotage pour retarder la paix commises par les Palestiniens via le terrorisme n’ont pu que lui échapper.

La naissance d’Israël a des racines multiples. L’une d’elles est la Shoah au moins en tant que catalyseur. Que le directeur du mémorial de la Shoah ait usé de son pouvoir pour faire nommer Stéphane Hessel président d'honneur de la Cérémonie du 60e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, constitue une aberration que seul le culte des icônes parvient à expliquer.

Ah ! Les icônes ! Méfions-nous quand même de ces vieux messieurs bardés d’une bienveillance suspecte envers des groupes d’individus au détriment d’autres. Ils ont finalement le profil de ces pacifistes qui, là où ils ont sévi, ont semé les germes des guerres à venir.

L’adoration de Djian du Monde, elle, n’a pas de limites et lui a permis de coucher des lignes parmi les plus lyriques du quotidien du soir : « Stéphane Hessel vient d'entrer dans sa quatre-vingt-douzième année avec les attributs de la sagesse accomplie. Cet homme fait partie de la race des seigneurs, de ces ambassadeurs de France qui, sitôt entré en conversation, répandent le parfum de l'histoire avec la bonhommie des gens ordinaires. Et puis il aime plaire. " C'est mon défaut ", dit-il, faussement modeste. »

Touchant…

Autre icône pour le dessert, mini-icône celle-là : Noam Chomsky avec pour disciple génuflecteur, Daniel Mermet.

Noam Chomsky, en gros, est un alterjuif américain, contempteur d’Israël et palestinophile impénitent, qui nie le caractère terroriste des attentats palestiniens (terrorisme = arme du pauvre et blablabla et blablabla).

Daniel Mermet est un journaliste de radio français dont les principaux faits d’armes ont consisté en la diffusion de messages d’auditeurs notoirement antisémites en faisant croire qu’ils n’avaient pas été sélectionnés, ce qui était faux.

À l’occasion de la diffusion de son documentaire sur Chomsky, Chomsky & Cie, Mermet a répondu à l’accusation selon laquelle Chomsky a soutenu les thèses du négationniste Faurisson. Mermet s’est inscrit en faux « pour clore définitivement une polémique soigneusement entretenue par certains de nos « penseurs » médiatiques pétris du levain de la mauvaise foi la plus abjecte.

Noam Chomsky n’est pas un négationniste, il n’a pas préfacé le torchon de cet universitaire diabolique, il défend simplement l’idée d’une liberté d’expression absolue, dont la seule limite serait l’appel au meurtre. »

Ouf ! Nous voilà rassurés ! En fait, Chomsky s’est levé un matin avec l’idée de défendre la liberté d’expression et, manque de bol, tombe, par le plus pur des hasards, sur les écrits de Faurisson.

Les mauvais esprits disent que s’il était tombé sur ceux de Finkielkraut, il serait resté couché…


Voilà ! Si le cœur vous en dit, des marteaux briseurs d’icônes à l’effigie de Primo sont en vente à la boutique de notre association. Une réduction sera consentie aux iconoclastes diplômés sur présentation d’un justificatif.

Jean-Paul de Belmont

© Primo, 11 décembre 2008

* Et d’ailleurs pourquoi la gauche seulement ? Ah ! C’est vrai, le fameux monopole du cœur…