jeudi 11 septembre 2008

SOS BASSIN DE LA VILLETTE


Par Isabelle C.


Ne sachant plus vers qui se tourner pour exprimer son désarroi, une lectrice du Perroquet tire la sonnette d'alarme au sujet des animations instituées par la municipalité autour du bassin de La Villette, dans le 19ème arrondissement.

Le bassin de La Villette ou la transformation d'un quartier de Paris apprécié de ses habitants -et des oiseaux !- en bastringue au nom du festivisme promu par Bertrand Delanoë.

Une évolution préoccupante qui ne devrait pas s'améliorer avec l'extension de Paris-Plage jusqu'à La Villette.



Le bassin de La Villette (DR)
Le bassin de La Villette (DR)
Le Bassin de la Villette était un lieu animé d'un esprit tout à fait particulier, petit à petit reconstruit mais conservant toujours son caractère à la fois très parisien et très cosmopolite. Des gens d'origines très diverses y ont toujours habité en bonne intelligence,
dans un esprit d'ouverture et de respect. Nul ennui, au contraire, nulle nuisance, jamais. Des gens très simples, pauvres souvent et d'extraction souvent étrangère mais tous respectueux et tranquilles, vivant normalement leur vie de quartier. Un vrai quartier.

Le Bassin de la Villette était une réserve ornithologique bien connue. On y recensait des espèces rares et variées. Les seules animations de ce lieu de vie étaient les péniches qui passaient, les chiens et leurs maîtres, les enfants que l'on promenait, les promeneurs et les joueurs de pétanque, ceux qui revenaient du fameux marché, les lecteurs du bord de l'eau.

C'est donc un quartier très populaire et authentique qui a été ravagé par l'actuelle mairie de Paris et son ami du 19ème arrondissement.

Elle l'a défiguré en installant partout des sculptures d'un goût douteux, les protégeant à renfort de petites barricades parce que les passants les escaladaient. Mais une sculpture c'est question de goût, pas plus. Elle peut vous déplaire mais ne pas détruire votre vie.


L'enfer existe. La mairie de Paris l'a dans sa main et le distribue allègrement. Notre quartier est simple, les gens y sont peu éduqués, en manque de moyens : ils subissent, ils ne savent pas qu'ils peuvent redresser la tête et se faire entendre. La mairie joue sur ce manque de réaction avec un cynisme immonde.

Nous avons écrit au maire festif ou fêtard. Il en appelle à la nécessaire animation du quartier puis nous conseille de nous retourner vers la police pour faire régner l'ordre, dans une salve épistolaire qui fait honte à la fonction qu'il occupe et dont le cynisme n'a d'égal que la mauvaise foi. De quoi vous arracher un cri : celui de salopard.
Nous subissons des nuisances graves, par les péniches, maintenant par Paris-Plage, sans choix que celui de nous taire pour le profit de quelques passants qui choisissent librement le jour où ils font la fête.

Il paraît que cela s'appelle la "nécessaire animation de quartier". Paris n'est plus qu'une fête pour des gens qui hantent les boîtes à rythme, se déplacent à vélo par tous les temps, ne font pas les courses, ne travaillent pas le lendemain, n'ont pas besoin de récupérer. Paris serait-il fait pour des fêtards qui vivent d'allocations ?

Le meilleur de tout : une analyse rapide des emplacements choisis pour les péniches spectacles sur le Bassin de la Villette montre qu'elles sont toutes situées au-dessous des immeubles de logements à loyer modéré ou de logements locatifs, pas sous les fenêtres de propriétaires. Enfin, le maire habite un endroit calme, il lui faut se reposer puisqu'il nous concocte toutes ces petites surprises qui nous réaniment.

'Bom, bom, bom...'

La 'péniche-spectacle' Antipode (DR)
La 'péniche-spectacle' Antipode (DR)

Alors, parce que les atteintes n'étaient sans doute pas suffisantes, la mairie actuelle a défiguré le Bassin de la Villette en installant d'immondes péniches spectacles qui ressemblent plus à des tanks qu'à des bateaux.

Elle a vidé notre quartier de son sens urbain, préférant la fête à la vie, les rythmes à l'animation de quartier.

Non insonorisées, ces péniches spectacles font un boucan infernal, leur bruit étant amplifié à la fois par l'eau et par la caisse de résonance que forment les habitations de part et d'autre du bassin.

Tous les soirs, sans que nous puissions rien dire, des rythmes font trembler nos soirées et nos nuits. Quand nous appelons la police, elle est débordée. Quand, par chance, nous avons pu en arriver au préfet, il nous dit qu'il y a une autorisation de la mairie et qu'il ne peut rien faire pour régler notre problème.

Aujourd'hui nous avons la chance d'avoir Paris-Plage, qui va nous faire "guincher tous les week-ends", quoi que nous fassions le lendemain, qui que nous soyons. Sans choix aucun, pour le profit de passants qui, eux, savent que le lendemain ils se reposeront ou qu'ils n'ont rien à faire. La mairie méprise ses administrés.

Nos vies sont devenues un enfer. Les rythmes qui nuisent à la santé, les gens qui pètent les plombs et crient, les fêtards qui s'attroupent et se saoûlent sous nos fenêtres jusqu'à trois heure du matin, des soirées après le travail où l'on ne sait plus où se mettre pour trouver le calme et des nuits à se demander comment financer un loyer dans un autre arrondissement. Il ne nous reste que les heures de travail pour pleurer et craindre de rentrer à la maison.

Au secours !

VOILA LE RESULTAT DU COMMUNAUTARISME DE LA MAIRIE DU 19eme